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Une invitation au voyage et à la méditation. Telle pourrait être décrite l’œuvre de Valérie Chrétien, artiste peintre passionnée de dessin depuis son enfance, passée notamment par les Beaux Arts de Caen et plusieurs ateliers parisiens qui lui ont permis d’affiner une technique mise au service d’un sens aigu de l’observation, puis d’ouvrir son propre atelier, dans le 17e arrondissement de Paris. Invitation au voyage d’abord, parce que ce thème est omniprésent dans ses tableaux : en premier lieu l’Afrique, où, entre Niger et Congo-Brazzaville, Valérie a passé une partie de son enfance et en a gardé des images indélébiles, comme des flashs instantanés qu’elle transpose sur ses châssis toilés en papier marouflé – papier journal ou népalais -, grâce à l’utilisation de pigments purs, de pastels gras et d’acrylique qui restituent parfaitement la chaleur et les couleurs du Continent, mais également l’ajout de sable donnant du relief à l’ensemble. Silhouettes altières et portraits de femmes au regard noir, enfants s’amusant avec un ballon ou un cerceau, pirogues descendant nonchalamment le fleuve, porteuses d’eau, familles à bicyclette, caravanes de touaregs emmitouflés dans leurs chèches bleus nous emmenant vers une destination inconnue, impressionnants éléphants au pas assuré, Valérie nous propose autant de scènes de la vie quotidienne, comme figées dans le temps, fidèles témoignages de ce qu’a été, et reste aujourd’hui, l’Afrique de son enfance. Voyage toujours, mais plus près de nous cette fois, puisque c’est la Baie de Morlaix, où l’artiste passe ses vacances depuis son enfance, qu’elle célèbre : là encore, c’est une Bretagne intemporelle qu’il nous est donné d’admirer, où il est question de pêche à pied, de jeux d’enfants sur la grève, d’ombres et de lumières sur les rochers protéiformes, à l’image ce « rocher tortue » semblant surgir des flots. L’utilisation de toutes les nuances du bleu au gris restitue fidèlement l’humeur changeante des éléments qui font le charme poétique de cette baie dominée par l’imposante silhouette du Château du Taureau. Des éléments - vents, courants, grains - avec lesquels les marins, à bord de leurs voiliers en bois – cormorans et caravelles – aiment tant jouer lors des régates qui se déroulent une grande partie de l’année et constituent une véritable source d’inspiration pour la peintre. Invitation au voyage donc, mais aussi invitation à la méditation, tant l’œuvre de Valérie dans son ensemble donne lieu à rêver et à songer.