PENSÉES RETENUES Painting

I paint the thoughts. Those who accompany us everywhere, which make our minds a noisy and teeming station platform. It never stops. Sometimes, however, we manage to calm them down, to hold them back a little. They don't disappear, they calm down, ready to leap again in all directions. I discovered that I am aphantasy, my brain is blind. If I ask you to visualize an apple, you are 97% of the population to see it. I don't see anything. The apple, I conceive it in my thoughts, I describe it to myself with words, precise words, words that speak to me of the color of the fruit, its taste, the shine of its skin, its smooth touch ... But I do not see it. If I look deeply at what my brain is constructing as images, I only see geometric shapes in motion. A spot of light, a ray, a line, lines in all directions. No picture. Je peins les pensées. Celles qui nous accompagnent partout, qui font de notre esprit un quai de gare bruyant et grouillant. Cela ne s’arrête jamais. Parfois, pourtant, on parvient à les calmer, à les retenir un peu. Elles ne disparaissent pas, elles se calment, prêtes à bondir de nouveau dans tous les sens. J’ai découvert que je suis aphantasique, mon cerveau est aveugle. Si je vous demande de visualiser une pomme, vous êtes 97% de la population à la voir. Moi, je ne vois rien. La pomme, je la conçois en pensées, je me la décris avec des mots, des mots précis, des mots qui me parlent de la couleur du fruit, de son goût, de la brillance de sa peau, de son toucher lisse… Mais je ne la vois pas. Si je regarde profondément ce que mon cerveau construit comme images, je n’aperçois que des formes géométriques en mouvement. Une tache de lumière, un rayon, une ligne, des traits dans tous les sens. Aucune image.