Sauver une toile blanche Print

Hier à la nuit naissante j’étais en train de sauver une toile d’une blancheur cadavérique qui faisait mal aux yeux et du vide qui l’angoissait, il m’irritait, moi aussi, je dois l’avouer. Tel un pompier volontaire, je me jette dans le feu des peintures étalés sur mon bureau de fortune pour remplir cette mission. La mission nocturne me paraît d’une importance classée « top priorité », cette mission ne me laisse pas le choix, je ne peux pas aller dormir, je dois la remplir. Avec un geste pas très maitrisé du tout tel un enfant qui ouvre ses cadeaux d’anniversaire, je me précipite vers cette toile d’une blancheur irréprochablement monotone mais pas reposante pour moi, il est grand temps de la sauver… Une toile est née vers 2h05 du matin, elle se porte bien, elle est gorgée de couleurs bleues et d’espoir, l’espoir fait vivre, l’espoir fait avancer, l’espoir nous amène vers des horizons bleus tant espérés surtout par ce temps de pluie éparse qui agit à la fois comme un anti-douleur mais aussi comme un calmant ou un gros cachet « pour faire dodo ». Cette grisaille déchirante tout comme la blancheur cadavérique d’une toile vide peut décourager certains mais inspirer d’autres… A nous de remplir notre vie avec des couleurs vives, nous sommes des sauveurs de toiles vides et des restaurateurs de nos toiles ratées ou abimées (oui, cela peut arriver). Attrapez donc votre palette et vos pinceaux et mettrez un peu – ou beaucoup – de couleurs dans votre vie !